mercredi 28 janvier 2015

LES ENTRETIENS DE LA GENESE

Je suis agréablement surpris de voir que ma Genèse publiée sur ce blog ait pu susciter cet intérêt de la part de jeunes étudiants comme toi, Sophie et toi, Thomas. Alors, consacrons lui un peu de notre temps...
Sophie L. -  Pourquoi avoir situé l'origine de votre Genèse dans le néant et présenté Dieu, venu d'un autre univers, en train de fabriquer le monde comme un alchimiste recherchant la pierre philosophale, alors que même la Bible ne remonte pas aussi loin ?
Thomas B. -  Tu cites la Bible, mais elle n'a jamais démontré quoique ce soit quant au commencement du monde, sinon, ça se saurait et les scientifiques n'auraient pas à se casser la tête, sans parler des théologiens.....La preuve, quand j'ai eu l'occasion  de lire quelques pages d'une bible : l'éditeur conseillait de ne pas chercher dans ce livre ni vérité scientifique ni vérité historique, et pour faire une boutade, je dirai que l'Ancien Testament n'est donc pas parole d' Evangile. Plus  sérieusement, j'avais l'impression d'un recueil d'écrits de différentes époques dont certains étaient accompagnés de filiations généalogiques afin de donner aux textes une plus grande véracité. Mais ça restait du roman
Sophie -  D'après toi, la Bible, c'est du roman, mais les faits et évènements qu' elle d'écrit ont été vécus par des personnes réelles puisque rapportés par écrit ou oralement par des témoins visuels et transmis de générations en générations. Les écrits sont si limpides, si variés et en même temps si simples, si parfaitement justes dans la description des qualités et des travers de la nature humaine qu'ils ne peuvent pas ne pas  avoir été élaborés sous inspiration divine. D'autre part, la Bible est un livre intemporel, respecté pour son grand âge et malgré ça, pour son style contemporain. C'est un monument de la littérature au contenu inégalable, le plus lu au monde. En un mot, c'est LE  LIVRE
Thomas -  Bravo, Sophie pour ce morceau d'apologie, car, c'est vrai, il y a dans la Bible de très bonnes pages, c'est si vrai qu'il n'est jamais surprenant de voir des cinéastes y  puiser des thèmes de péplums .Question à un euro : Dans  l'  A. T., Dieu intervient à maintes reprises, pourquoi ne se manifeste t- il  plus aujourd'hui ? Je connais la réponse de Sophie / il faut l'en prier plus souvent ! 
Jean D. -  Je m'associe à Thomas pour l'éloge de Sophie mais en ce qui concerne l'authenticité des  filiations généalogiques, je m'interroge sur la transmission des données, sur la durée de vie des personnages, sur l'étendue des générations et sur la date - même approximative - de l'apparition d'Adam.Des apôtres ont fourni des précisions sur ces sujets.
Après recoupements, situons la naissance d'Abraham vers l'an  - 1870 , puis, selon St Mathieu, notons :/d' Abraham à Jésus, 42 générations, soit une durée de 44 ans par génération
St. Luc, qui semble en savoir plus long que Mathieu, dit ; d'Adam à Jésus, 75 générations, soit pour la période Adam - Abraham : 33 générations.
Ensuite, pour dater l'apparition d'Adam, il nous faudrait, au moins, la durée moyenne de ces 33 dernières, mais Luc ne la donne pas.
Alors, essayons l' hypothèse de générations de 100 années chacune, Ca met Adam en l'an  - 3300, ce qui est trop proche de nous: il y a déjà des cités urbaines.
Comme les personnages de cette époque vivaient chacun plusieurs siècles, ( sic ) essayons une seconde hypothèse, et par absurde, prenons 900 années pour chaque génération, soit 29700 ans.
En ajoutant la durée de vie d' Abraham, ça met Adam en l'an  - 29875.et constatons : 
Les homos sapiens sapiens ( nous ) sont déjà là
Adam apparait inévitablement parmi eux. Il n'est donc pas le premier homme
Construit à partir de sable, ses descendants seraient donc des androïdes, devenus des humanoïdes côtoyant aujourd'hui les vrais homos sapiens sapiens.
Comme c'est curieux : l' homme actuel, l'humanité entière a deux origines, ,est composée de deux essences différentes et on ne le sait pas. C'est une véritable énigme. Personnellement, je ne pense pas appartenir aux humanoïdes arénacés, mais sait-on  jamais !
Quand je pense à tout le mal que je me suis donné pour établir mon arbre généalogique jusqu' à la quatrième génération, sans oublier une petite incertitude à la  troisième, je me demande comment les ancêtres des hébreux, en gardant les moutons, ont pu établir et transmettre toutes ces filiations de tous ces personnages bibliques. D'autant plus, que pendant des siècles, avant l'arrivée de l'écriture, tout se transmettait oralement. Qui a joué au téléphone arabe peut confirmer que s'il n'y a pas eu intervention
à postériori des clergés israélites puis chrétiens, c'est que Dieu ou le Saint Esprit sont eux - mêmes intervenus. Alors, d'où viennent cette énigme, ces lacunes et contradictions ? -- des auteurs de l'Ancien Testament ? des clergés ?  de Saint Luc ?
Thomas -  C'est bien ce que je disais, beaucoup d'incertitudes et d'approximations font que la Bible ne nous apprend rien de fiable.
Sophie -   J'ai dit ce que je pensais de la Bible et même si, par certains côtés, elle reste une énigme,  je ne m'aventurerai jamais à porter un jugement sur les apôtres et encore bien moins sur Dieu.
Jean -   A priori, si Dieu est intervenu, on ne devrait pas pouvoir trouver de failles dans la Bible, à moins que Dieu l'ait voulu ainsi pour qu'on cherche, pour qu'on Le cherche et qu'on Le trouve dans Le Livre.
Sophie -   Votre conclusion, si belle soit- elle, ne me satisfait pas car vous avez émis plus que des doutes sur l'exactitude des générations, des filiations, et la date d' apparition d'Adam d' après vous resterait une énigme, mais vous oubliez que le déluge est passé par là en remettant tout à zéro.
Jean -   Le déluge ne change rien car tout n'a pas été remis à zéro. Effectivement, Noé est le descendant d' Adam mais nous, nous sommes les descendants de Noé.
Je maintiens donc mes arguments : soit Dieu a crée un australopithèque et, dans ce cas, St. Luc aurait du revoir sa copie sur ses 75 générations ou s'abstenir, soit, Adam est apparu bien plus tôt et il y a  parmi nous, au mieux, des humanoïdes arénacés.
Thomas -   Adam australopithèque ou androïde arénacé, voilà deux hypothèses bien marrantes ! Nous sommes loin de ce que la Bible et les pratiques religieuses ont gravé dans l'imaginaire des croyants et pourquoi  ne pas avancer comme troisième hypothèse : dans la chaine représentant l'évolution de l'espèce humaine : Adam serait le maillon manquant ?
Jean -   Si nous pouvons formuler de telles hypothèses, c'est bien parce que la Bible, par son imprécision, nous en laisse la possibilité. Comme l'a dit Thomas, pas de vérité scientifique, pas de vérité historique. Donc, les multiples auteurs ont transmis ce qu'ils ont imaginé ou, pour certains, ce qu'ils ont vécu.et c'est peut-être le cas dans le  Nouveau Testament. Mais dans la Genèse, personne n' y était
alors, vogue l'imagination des auteurs, liée au savoir de leur époque et vogue aujourd'hui la mienne nourrie des connaissances communes au XXI° siècle. C'est ainsi que j'ai décidé de commencer ma Genèse par le néant - existence - zéro
Thomas -   Ce n'est pas une surprise de l'avoir commencée par le commencement
Sophie -   Mais le commencement, c'est quoi et c'est quand ?
Thomas -   Dans la Genèse biblique, au commencement il y a Dieu mais dans la votre, le commencement c'est l'interruption du néant par Dieu....quand Il fait irruption. Le néant serait donc antérieur à Dieu ? 
Jean -   C'est vrai, car si nous posons Dieu antérieur : étant avant tout Volonté de créer : Il va créer le néant ?  - Pourquoi créerait - Il  le néant, c'est à dire créer rien du tout, pour après, créer le monde ?
Le néant est donc antérieur, ce qui me permet d'en tenter une représentation en rapprochant l'imaginaire du concret et de préparer l'entrée en scène de Dieu.
Les hommes de  la lointaine Antiquité n' avaient que des connaissances existentielles. Aujourd'hui, on a plus. Nos connaissances nous aident pour aller plus avant dans la description de l'imaginaire. Ma  représentation du néant - qui se rapprocherait le plus d'une hypothétique réalité serait un champ magnétique compact devant lequel, tout intrus resterait complètement pétrifié. 
Sophie -    Malgré le niveau élevé  des connaissances atteint au 21° siècle, il n'en n'est pas moins difficile de concrétiser une abstraction même si ce n'est qu' avec des mots
En parlant de mots, Thomas et moi, ne sommes pas restés insensibles devant votre description du néant, par les mots utilisés et les images qu'ils suggèrent, y compris le pléonasme de l' immuable immobilité parfaitement acceptable puisque judicieusement employé 
Jean -   Puisqu'on parle de mon vocabulaire, un de mes mots mériterait votre attention, nous en reparlerons dans un moment : c'est  le substantif le plus long de la langue française : 25 lettres et 10 syllabes. Le lauréat n'est plus " anticonstitutionnellement " qui reste quand même l'adverbe le plus long avec autant de lettres et 9 syllabes. Je souhaite que l'Académie étudie le cas de mon substantif
Sophie -   Je vois de quoi il s'agit. Il nous avait interpelés un peu par sa longueur mais surtout par sa signification.
Thomas -   Au chapitre 2, Dieu entre dans le noir et ce dernier se met à saigner des perles d' énergie qui aussitôt sorties  du néant se transforment en micro éléments de matière. Voilà un vrai numéro de science fiction !
Jean -   C'était mon idée, sans plus, sans vouloir forcément me différencier de la Genèse de la Bible
Sophie -   Au chapitre 3, nous nous retrouvons en pleine mythologie grecque. En effet, vous nous proposez, au choix :
- un Dieu qui s'évade.....par amour
- un Dieu expulsé d'un proche univers par d'autres dieux, autoritaires, jaloux,
 -un Dieu qui, volontairement change d' univers en réalisant une transuniversalisation.
Jean -   A la différence de la mythologie grecque qui situait les dieux dans le seul Olympe, avec ma Genèse, on change de dimension, on met en scène une notion nouvelle : l'existence d'autres univers possibles. Quant à la transuniversalisation pour laquelle tu as employé l'article indéfini "une " ce n'est pas une action quelconque parmi d'autres. Il s'agit d'une action unique dans le genre, voulue par Dieu, réalisée par Lui. Il en est l'initiateur, l'opérateur et en plus, l'objet du transfert, c'est donc bien son autotransuniversalisation.
Thomas -   Pour que ce substantif-record soit accepté par les académiciens, il faudrait qu'ils tiennent compte de vos arguments.
Jean -    Quand ainsi serait qu'ils tiendraient compte de mes arguments, l'Eglise s' y opposerait pour différentes raisons :
_ d'autres Dieux et d'autres univers.....
_rien ni personne n'est antérieur à Dieu
_Dieu dépeint comme un alchimiste ( dixit Sophie ) laborieux, au travail pendant des milliards d'années au lieu de 6 jours seulement dans la Genèse
_S'y ajoutent nombre d'idées peu conformes au dogme de l'Eglise contenues  dans mon texte.....
Sophie -   Vous avancez l'idée d'un univers pluriel, mais, c'est bien connu, notre univers est en expansion continue, donc, il occupe déjà tout l'espace à lui seul .
Jean -   Tu as raison mais seulement en ce qui concerne notre espace connu, car, au-delà du front de l'expansion, on ne sait rien du tout et tout peut être imaginé, y compris l'univers pluriel.
Ainsi, quand je dis : Dieu s'introduit dans le noir du néant, c'est qu' il vient d'ailleurs, donc forcément d'un autre univers.  
Thomas -   Moi aussi, j'ai du mal à me représenter la coexistence de deux univers. Seraient- ils comme deux bulles de savon qu'on arrive à mettre l'une dans l'autre sans qu'elles n'éclatent ou seraient - ils  comme deux petits ballons gonflés à l'hélium qu'on peut retenir par des ficelles et qui se heurtent au gré du vent.?
Sophie -   Pour ne retenir que ta deuxième image, les ballons, il y a toujours quelqu'un ou quelque chose pour les retenir.
Thomas -   Et ce quelqu'un, ce serait Dieu ?
Sophie -   Ne te casse pas la  tête, il n' y a qu'un seul Dieu et qu'un seul univers crée par Lui. De plus, n'oublies pas que tes bulles et tes ballons sont des sphères donc, des espaces fermés, alors que notre univers, lui, il est ouvert et sans limites.
Thomas -   On peut toujours considérer que notre univers est ,lui aussi une sphère dont le rayon de courbure est infini  On peut se moquer de mes ballons suspendus mais Aristote a dit :" Le monde est une pensée qui ne se pense pas suspendue à une pensée qui se pense " S 'en est - on moqué ? Tout ça pour dire que cette fiction qui voit passer Dieu d'un univers à l'autre, n'est pas plus farfelue que lorsqu' on lit dans la Bible : Dieu voulut la  lumière et la lumière fut. Avait- Il  un interrupteur portable dans sa poche ? ou avait -Il seulement claqué des doigts ?
Sophie -   Je te rappelle, Thomas, que Dieu est un esprit
Thomas ---Justement, quand on lit dans la Genèse biblique : L'esprit de Dieu planait sur les eaux.... , n' a- t - on  pas envie de dire : et le reste ? avec la possibilité que Dieu soit constitué d'autre chose qu'un esprit.
Sophie -   C'est le Saint -Esprit
Thomas -   Comme Dieu est ubiquiste, Il avait donc envoyé son esprit pour surveiller l'avancement des travaux !
Jean -   Esprit ou pas, la création du monde que nous connaissons est quand même quelque chose de fantastique digne d'une éternelle admiration.
Sophie -    Vous venez de rendre hommage à Dieu et nous nous devons de Lui rendre grâce et  L' honorer souvent par la prière.
Jean -    Ne nous méprenons pas : je viens seulement de déclarer mon admiration pour ce monde grâce auquel notre vie vaut la peine d'être vécue  Pour le reste, Sophie, le champ d' investigation reste ouvert. Ainsi, au 21° siècle, avec nos télescopes géants et autres appareils scientifiques ultra perfectionnés, et aujourd'hui encore, avec Rosetta et Philae le robot, nous sommes sur le point de rattraper virtuellement, à la course, les étoiles dans leur fuite. Les étoiles, notre univers en compte mille milliards de milliards et il peut y en avoir d'autres en avant du champ d'expansion.......
Ajoutons maintenant un second univers, plein d'étoiles et en expansion. Inévitablement, en avant du champ d'expansion de l'un et de l'autre, les étoiles se percutent et déclenchent avec " l'attraction  universelle " un carambolage général  dans le secteur sécant d'où naissent des cimetières d'étoiles et de planètes. Ce sont des trous noirs comme ceux de " chez nous "
Face à un tel désordre, un tel chaos, quelle peut bien être l'efficience de Dieu ?
Sophie -   Vous envisagez là, des heurts entre deux univers. En fait, Dieu ne peut pas gérer ce qu'il n'a pas Lui- même crée, non ?
Jean -   Tu veux dire que pour deux univers l' influence de Dieu n'est pas envisageable, parce qu'il s'agit d'une fiction mais que pour notre seul univers , elle est possible ?
Sophie -   Oui, tout à fait
Thomas -   Tu penses que Dieu a un pouvoir sur les tsunamis, les éruptions volcaniques, les inondations et les épidémies ?
Sophie -   En fait, Dieu veille tout particulièrement sur notre terre et sur les êtres qui la peuplent....
Thomas -   Sur les êtres humains, c'est selon la croyance personnelle, mais sur les volcans, les tsunamis et tout le reste, j'ai l'impression que Dieu a plutôt tendance à laisser faire sans trop s'occuper de ce qu' Il avait crée.
Sophie -   Ce n'est que ton impression car, lorsqu'un cataclysme se produit, les pleurs, les gémissements et les prières montent jusqu'à Dieu miséricordieux et le cataclysme prend fin.
Jean -   Ainsi, quand nos lointains  ancêtres invoquaient le ciel pour qu'il ne leur tombe pas sur la tête, ils obtenaient gain de cause !
Sophie -   Vous ironisez et ça ne me vexe pas, mais vous, à plusieurs reprises dans votre  Genèse, on a le sentiment que vous cherchez à remettre en cause l'efficience de Dieu. Est-ce pour en éloigner les croyants ?
Thomas -   La meilleure défense, c'est l'attaque ! !
Jean -   Ce n' est pas du tout mon but
Sophie -   Quel est donc votre but ?
Jean -   Retraité, j'ai du temps libre, ce qui me permet de déposer, de temps en temps, un article sur mon blog. C'était le cas pour ma Genèse dont on parle à cette heure. Je privilégie deux sortes d'articles /
_des réflexions sur des questions d'actualité
_ des réflexions sur un thème politique ou religieux
C'est mon plaisir d'aboutir à un ensemble cohérant après avoir émis des idées et monté des phrases. C'est aussi la fierté de laisser des traces à mes descendants. Enfin, dans la mesure où quelques lecteurs s'intéressent à ma prose, ce n'est que du bonheur
Quant à tenter d'éloigner  de Dieu les croyants....restons modestes. Il y a de par le monde près de quatre milliards de croyants monothéistes convaincus ou - officiellement déclarés, face à cette multitude, l' influence de mon blog  serait insignifiante et celle de ma Genèse encore plus insignifiante. Tu vois, Sophie, à quoi se réduirait mon prosélytisme. Alors n'aies pas peur, on ne renverse pas une religion comme un peuple peut renverser son gouvernement, et c'est déjà difficile ! 
Thomas ---C'est vrai que les institutions religieuses sont solides parce que figées; et quand il leur arrive de bouger, c'est toujours pour s'opposer à des avancées sociétales. Et je me demande si depuis l'adoption du monothéisme par la majorité des croyants du pourtour de la Méditerranée elles nous ont appris quelque chose.
 Jean -    Après globalement 38 siècles de judaïsme, 20 siècles de christianisme, 14 siècles d' islamisme, la Thora, la Bible et le Coran nous ont seulement enseigné que le Seigneur avait crée les hommes libres mais que la plupart d'entre eux mettent à profit cette liberté pour se conduire comme des barbares, pratiquant le blasphème, le vol, le viol et le meurtre. C'est au nom de ces allégations que les Eglises, dépositaires de l'ordre moral et détentrices de la vérité par la grâce du Saint-Esprit, ont pu, par dessus les consciences individuelles et collectives s'imposer comme directrices de conscience et gendarmes de l'humanité.
Sophie -   C'est exagéré. Notre Eglise nous considère seulement comme des pécheurs à maintenir sur la voie de la sagesse et du repentir.
Jean -    Elles nous enseignent surtout que si nous ne respectons pas leurs principes, si nous ne suivons pas leurs règles, nous ne mériterons pas le repos et la joie éternels au paradis. Cependant, nos sociétés ont passé l'âge d'être effrayées par le croque mitaine.
Thomas -   Le paradis est une forme de chantage auprès des brebis qui, convaincues de leur ignorance
 acceptent de se laisser manipuler par des prophètes, des gurus, ou par de simples prêtres, qui tous  n'en savent pourtant pas plus qu'elles. En fait, l' objectif est toujours le même : garder les rennes du pouvoir spirituel et temporel.
 Sophie -   On ne peut pourtant pas diriger des millions_ voir aujourd'hui des milliards _ d' hommes libres pendant 38 siècles sur la base de données erronées énoncées par des orateurs de mauvaise foi et même de bonne foi. Il y a autre chose......
Thomas -    Bien avant les textes, les superstitions, les peurs et toutes préoccupations existentielles hantaient déjà les cerveaux, et l' A .T. a pu ainsi se poser sur un terrain adéquat, s'ancrer et se développer d'autant plus facilement que c'étaient et que ce sont encore aujourd'hui les mystères, les miracles et les mirages qui, en la matière tiennent lieu d'explications rationnelles.
Sophie -    Pourquoi exiger des réponses rationnelles à toutes les questions. N'y aurait-il pas des questions vouées à rester sans réponses, les mystères ?
Thomas -   L'homme est intelligent, doté de raison. Pascal disait : l 'homme est un roseau.......mais c'est un roseau pensant, donc, il veut savoir, pose des questions et attend des réponses.
Jean -    Personnellement, je pense qu' il y a deux sortes de questions. D 'abord les questions que se pose tout un chacun : que faisons nous sur cette terre et que deviendra notre esprit après notre mort. Ce sont là les vrais mystères car, ni l'Eglise, ni la science, ni personne n' a la réponse, même si les découvertes de la science, pas à pas, nous apportent un peu de lumière.
Après, il y a les questions religieuses. L' Eglise catholique, par exemple a posé une vingtaine d'évènements virtuels dont une dizaine auxquels elle a donné une plus grande importance, la Trinité, l' Eucharistie, la Rédemption, la Résurrection, etc....qu'elle a inscrits dans son dogme et qu'elle a qualifiés de mystères. En fait, ils n'en sont pas, car tous reposent sur un même postulat : Jésus-Dieu fait homme.....suivent toutes les péripéties de la vie de Jésus......
Enlevez le postulat et il n y a plus ni évènements ni mystères.
Thomas -    Qu'est - ce qui resterait alors pour expliquer la persistance des religions et de la notre en particulier, puisque c'est celle dont nous parlons. 
Jean -    Je te laisse deviner   -   la réponse est chez l' Ecclésiaste
Sophie -    Un postulat, c'est une idée, un principe, alors dire que Jésus est un postulat, c'est dire que Jésus est une abstraction
Jean -    C'est pas lui qui est l'abstraction. En effet, Jésus a bel et bien existé, et nul doute que sa vie fut des plus remarquable. 
Sophie -    On est d'accord sur ce dernier point mais, pour revenir à la Genèse, votre transuniversalisation, n'est-elle pas, elle aussi, un mystère, ou plutôt un postulat ?
Jean -    Ni un mystère ni un postulat. C'est une fiction
Thomas -    C'est plus franc mais moins poétique que mystère !
Jean -    Je n'ai pas répondu à ta question, Thomas : que resterait - il pour expliquer la pérennité......
J'y réponds maintenant :.d' autre facteurs sont susceptibles d'avoir contribué au maintien des croyances. Par exemple, quand la transmission des messages ne se faisait que par voie orale, chaque génération, pour faire sens, était obligée de les adapter à la conjoncture. D'autre part, depuis toujours, les hommes ont cette faculté d'approuver sans preuves ce que leurs ainés ont approuvé avant eux. C'est une marque de confiance, de respect, et de solidarité entre les générations.
Enfin, notre façon de nous exprimer verbalement, y contribue encore plus qu'on ne le pense. A titre d'exemple : Si nous disons : Quand le soleil passera au-dessus de nos têtes, il sera midi, pourquoi ne dit -on pas : Quand nous passerons sous le soleil, il sera midi ?
Parce que nos lointains ancêtres, comme nous aujourd'hui  - voyant à la mi-journée le soleil arriver au-dessus de leur tête sans qu' eux-mêmes ne bougent, il était évident que le soleil se déplaçait. Puis, Copernic est intervenu pour dire que c'est la terre qui tourne, pas le soleil, mettant à bas le géocentrisme soutenu depuis toujours par les théologiens. Qu'à cela ne tienne, nous continuons depuis près de cinq siècles à nous exprimer comme si nous ignorions la réalité en perpétuant une idée fausse.
Sophie -    Et vous penser qu'il en va de même avec la Bible ?
Jean -    A toi de voir
Thomas -    Errare humanum est, perseverare diabolicum  On se marre bien !     
Sophie -    Puisque vous vous intéressez aussi à l'actualité et que nos entretiens sur la Genèse vont se terminer, j' ai une question :
Il y a à peine plus d'un mois, l'évènement, c'était la crèche dans la mairie de Béziers, qu'en pensez-vous ?
Jean -    Quelles pouvaient être les motivations du maire ?
_Fervent catholique ( je n'en sais rien ) a-t-il voulu donner un coup de pouce à son Eglise ?
_ Tout simplement un geste pour montrer aux Biterrois que leur maire est bienveillant, respectueux des traditions et des pratiques religieuses de manière à gagner la faveur de ses administrés catholiques ? 
Il avait un argument : Noel, ce serait un évènement religieux devenu d' usage publique sous la forme d'une fête traditionnelle pour les familles, et un père Noël pour les petits et les grands. Personnellement, j' insisterais pour dire que Noël est avant tout la célébration d' un évènement religieux par une fête dans laquelle la crèche et la messe de minuit passent avant le père Noël. Même si à Bethléem ce fut, pour la naissance de Jésus, l'occasion de présenter un spectacle à la famille et aux amis. Ce n'est pas pour autant qu'on doive présenter la crèche dans une mairie. Sa place est d' abord dans l' église et ensuite dans les lieux privés. De plus, imaginez que les musulmans et les juifs veuillent à leur tour célébrer une de leurs fêtes à la mairie, au nom de la laïcité, difficile de leur refuser. Que deviendraient nos mairies au bout de quelques années : un vrai bazar !  Il ne faut pas mettre les pieds dans l'engrenage. Les mairies doivent rester non seulement des édifices neutres mais aussi représenter nos institutions laïques.   

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