samedi 28 décembre 2013

V° ou VI° République ?

V° République


La France va mal

De 1944 à 1974 elles furent les trente glorieuses
De 2002 à 2032 seront-elles les trente calamiteuses ?

On peut se poser la question et déjà pour y répondre, voici une liste non limitative de domaines pour lesquels les indicateurs sont au rouge: chômage, pouvoir d'achat, impôts, santé publique, logement, sécurité, retraite, commerce extérieur, Europe, laïcité, civisme, et même dette souveraine. Ajoutons en passant que depuis peu, hommes politiques et medias présentent le remboursement de cette dette comme un impératif prioritaire. D'où vient cette envie pressante de rembourser les banques de notre argent qu'elles avaient prêté aux Etats il y a belle lurette !

D'autres éléments sont à rajouter à ce sombre tableau: la valeur surestimée de l'euro qui pénalise nos exportations, la règle des 3% de déficit à ne pas dépasser qui freine l'investissement, et les budgets nationaux obligatoirement soumis à la Commission de Bruxelles.

En somme, tout converge pour affaiblir notre économie et amener l'Union Européenne à cette fausse alternative: soit la catastrophe promise à l'occident capitaliste, soit la mise en place du Grand Marché Transatlantique. Quand l'avouera-t-on?

  Pendant que se prépare ce plan diabolique, toute la France d'en bas est malmenée, par exemple, on recule l'âge de la retraite et on augmente nos impôts de 3% alors que nos pensions n'augmentent que de 1%, situation à peu près équivalente pour les actifs privés ou fonctionnaires.

Alors que les travailleurs des secteurs primaire, secondaire, tertiaire, créent les richesses on assiste à une bataille entre riches pour la suprématie financière et politique. Ils se battent à coups de millions, voire à coups de milliards de dollars. le peuple reste coi...Résultat, en 2012, 25% de profits, en moyenne pour des milliers de Français les plus riches!

Alors, 1% pour les uns et 25% pour les autres, tel est le bilan de la concurrence " libre et non faussée " Telle est la nouvelle justice sociale. Un holdup!

  L' Entreprise


  Si on dit qu'à l'origine de tout, en économie, il y a le travail, on doit dire aussi qu'une entreprise agricole, industrielle, ou bancaire n'existe que pour générer du profit. Ce n'est pas une association caritative! Donc, l'objectif de tout chef d'entreprise sera la rentabilité et devra pour cela avoir l'œil sur un certain nombre de paramètres. Pour être plus concis, négligeons ceux qui concernent les dépenses "incompressibles" (les matières premières, les énergies, les taxes, etc...) et retenons parmi les dépenses "compressibles" celle que l'employeur mettra au cœur de ses préoccupations parce que souvent la plus importante en volume. Il s'agit de la masse salariale " M " Cette masse salariale M est la somme des salaires versés et des compléments sociaux qui s'y rattachent (cotisations familiales, congés payés, retraite, ancienneté, etc...)

D'autre part, dans l'entreprise, le personnel, dans son ensemble a fourni un certain nombre d'heures de travail " N " Si on établit le rapport M / N = P(h),P(h) devient le prix moyen de l'heure de salaire de l'entreprise. A production constante ou supérieure, la compression de M dépendra de la réduction de N ou de P(h) Réduire P(h), c'est réduire les salaires et les avantages sociaux que le MEDEF appelle "les charges" C'est une démarche rendue difficile par la présence ou l'action des syndicats mais ça marche, ici ou là. Reste la réduction de N : on limite le nombre d'heures payées, toujours à production égale en licenciant une partie du personnel et en compensant par une surcharge de travail pour ceux qui restent,- quitte à leur accorder des heures supplémentaires que le précédent gouvernement avait eu le front de défiscaliser - ce qui n'empêche pas les employeurs et le MEDEF de se livrer à un chantage au chômage pour obtenir des milliards de subsides de la part d'un gouvernement complaisant. La facture s'élèverait pour l'instant à 50 milliards sans de véritables contreparties.

Une autre façon de réduire la masse salariale, plus radicale, c'est la délocalisation de la production dans un autre pays où la main d'œuvre est à bas prix, plus docile, où la réglementation du travail, les contraintes pour la sécurité et la protection de l'environnement sont faibles, voire inexistantes. Délocalisation qui permettra d'échapper à l'impôt en France, totalement ou partiellement.

L'Administration


Dans l'administration, on ne délocalise pas, on ne licencie pas, mais on ne compense plus les pertes naturelles en effectifs (départs volontaires, départs en retraite, décès) mais, sous l'égide de la Commission de Bruxelles, on pratique la privatisation rampante par fragmentation en différents corps de métiers dont certains sont cédés à des employeurs privés à la recherche de profits. A plus ou moins long terme, ce sont les usagers qui subiront la baisse de qualité et la hausse des tarifs du service vendu. Les contribuables français et européens verront-ils leurs impôts diminuer du fait que les gouvernements auront moins de personnel à payer ? Bien sûr que non !

Les conséquences sociales de l'austérité


Alors que dans d'autres régions du monde la croissance reste forte, en France, compression de la masse salariale et directives européennes contribuent au ralentissement de l'activité avec pour conséquence pertes d'emploi et aggravation du chômage.
Conséquence de la conséquence, de plus en plus de travailleurs mis en marge de la société. de grandes difficultés pour les femmes seules chefs de famille et aussi pour beaucoup de jeunes qui croient trouver une solution dans la consommation ou le trafic de drogues ou encore dans le vol et l'agression de personnes. Beaucoup de familles sont au bord du désespoir avec sa cohorte de misère, de dépressions, de ménages déchirés, de suicides et même de parents infanticides. Toute cette cascade de maux et de douleur à cause de la recherche effrénée du profit!

Les riches


  Pendant ce temps, que fait la France d'en haut? Et que fait-elle des largesses du gouvernement et de cette manne prélevée sur la masse salariale? Rien. Rien d'utile pour la société. Certains placent leurs excédents dans des paradis fiscaux pour échapper à l'impôt. D'autres, esclaves d'un besoin compulsif d' accaparement, spéculent sur l'or, les devises, les céréales et autres denrées de première nécessité qu'ils maintiennent en stock le temps que le cours monte en bourse pour s'enrichir encore plus, alors que leur patrimoine suffit déjà à subvenir aux besoins de leurs descendants pour plusieurs générations! Et combien d'autres encore agrandissant sans cesse leur collection d'œuvres d'art ou s'offrant un menu plaisir par l'achat d'une ile dans l'océan Indien ou un avion pour faire leurs courses à l'autre bout de la planète. Mais rien de toutes ces richesses ne peut être réinvesti dans l économie du pays pour remettre nos indicateurs dans le vert et satisfaire les besoins de la France laborieuse.

Des solutions ?


  Depuis 2002, pendant 10 ans, MEDEF, UMP, Centristes ont tenu le gouvernail et les résultats sont là: tout est dans le rouge!
    Depuis 1 an et demi, les socialistes, à leur tour, semblent ne rien changer vraiment, sauf retour très improbable de la croissance qui, faute de mesures radicales ne saurait être qu' insignifiante et sporadique. Enfin, n'oublions pas: tant que de nombreux patrons, gros actionnaires, cadres supérieurs, fraudeurs et spéculateurs auront tout loisir de soustraire à l'économie réelle, chaque année, en toute légalité des dizaines de milliards d'euros dont elle aurait besoin pour le développement de la production et des ventes et dont tous les travailleurs attendent en retour de meilleurs salaires et des mesures sociales conséquentes, tant que les prédateurs feront la loi dans ce pays et en Europe, il n' y aura pas de partage équitable et donc pas de retour au vert des indicateurs. Sachant que la France d'en-haut n'est pas prête à renoncer à ses privilèges et que les gouvernements successifs n'ont pas eu le courage d' imposer la justice sociale, quels moyens légaux nous restent-ils pour sortir de la spirale négative?
Pouvons - nous compter sur les syndicats de salariés ,sur l'Europe, sur le Front National, sur le Président de la République ?

 

  Les Syndicats de salariés


L'objectif des chefs d'Entreprises, on l'a dit, c'est l'augmentation des profits grâce, notamment à la ponction de la masse salariale. L'objectif des salariés privés ou fonctionnaires, c'est l'amélioration de la valeur de leur heure de salaire ( et du pouvoir d'achat qui lui correspond ) qui entraine évidemment la hausse de la masse salariale. La contradiction est là.
Employeurs et salariés ont cependant un objectif commun: la bonne marche de leur entreprise mais, en même temps, la répartition des fruits du travail les place dans deux camps antagonistes. Dans les cas où la négociation n'aboutit pas au compromis, un conflit peut ne pas être évité. D'un côté, l'employeur a le pouvoir de décision et le soutien du capital, de l'autre, les salariés peuvent s'appuyer sur leurs syndicats et in fine, sur la grève.
Il y a eu, en France, au cours de l'histoire, de courtes périodes où les syndicats sont sortis vainqueurs en arrachant des "conquêtes sociales " mais toujours remises en cause par le pouvoir patronal.
Pour le moment, en France, les trois principaux syndicats sont: C.G.T., F.O. et C.F.D.T. Ils ont en commun un taux très faible de syndicalisation, et plus surprenant, ils ne sont que rarement unis dans l'action - pour des raisons historiques, idéologiques ou électoralistes, quand chacun défend son pré carré.
Remettre les indicateurs économiques et sociaux dans le vert demanderait un vaste programme de gouvernance et une mobilisation de tous les citoyens, bien au - delà des forces syndicales actuellement dispersées. Elles ont déjà tant à faire pour défendre l'emploi et les salaires dans les conflits qui surgissent un peu partout en France(et en Europe)..

L'Europe


A la fin de la guerre 39 - 45, peuples et gouvernements, saturés de désastres et d'horreurs avaient souhaité le rapprochement des peuples et la " mise en commun " des ressources énergétiques et agricoles. Cette volonté s'est traduite par la signature en 1957, du Traité de Rome par six chefs d'Etats d' Europe
  Après Rome, d' autres Traités ont suivi et permis de continuer sur la voie tracée d'une Europe solidaire: Schengen, Maastricht, Amsterdam, Nice, Lisbonne. Au fil des traités, 22 pays ont rejoint ceux de 1957 pour constituer aujourd'hui un patchwork de 28 Etats. Concrètement, au cours de ces années, il y a eu des initiatives encourageantes: la P.A.C. l'élection du Parlement au suffrage universel direct, l'abaissement des frontières et la libre circulation des personnes et des marchandises, la création de l'Union Européenne et la citoyenneté européenne, l' union monétaire, la création de la Banque Centrale Européenne et la monnaie unique, l'euro - pour 17 pays seulement (sans la Grande Bretagne!) - avec pièces et billets. Enfin, adoption très controversée d'un projet de Constitution Européenne.

 

La face cachée de l'Union Européenne


Aujourd'hui, il faut revenir sur terre. Les "initiatives encourageantes" ont trouvé leur limite. L'Union Européenne, au 3° rang mondial en nombre d'habitants, derrière la Chine et l'Inde, s'est dotée démocratiquement d'une Assemblée mais, les règles sont établies par une personnalité politique, à la tête d'une Commission de technocrates non élus qui, en guise de gouvernement dirige véritablement l'Union. Son but, c'est le Grand Marché Transatlantique, avec toutes ses conséquences négatives pour l'Europe et plus particulièrement pour notre qualité de vie, à nous Français. Notre gastronomie, nos grands crus, devenus bien trop chers pour nous, prendront le chemin des Etats Unis, nos grandes entreprises, excellentes dans les technologies de pointe, nos grandes banques absorbées ou fusionnées dans les multinationales nord américaines. En compensation nous verrons nos supermarchés envahis par les produits U.S. à bas prix, certes, mais de piètre qualité. A nous tombereaux d' O.G.M. et pleins seaux de coca cola! Que peut-on attendre d'un pays, fut-il ami, qui n'a pas de Sécurité Sociale, dont le Président prête serment sur la bible et termine ses discours par ces mots " Que Dieu protège l'Amérique "?
L'Europe n'est pas achevée que déjà, elle ressemble à un "machin" autoritaire au service de la finance internationale, où rien n'est fait pour endiguer l'immigration clandestine, où rien n'est fait pour taxer les produits d'importation venant des pays où la main d'œuvre est sous payée.
Au sein de l'Union, à travail égal les différences de salaire sont énormes d'un pays à l'autre amplifiées par le fait qu'il n'y a pas de salaire minimum interprofessionnel garanti. Pas de droit du travail définissant la durée légale du travail et les conditions de départ à la retraite. Les citoyens mériteraient un débat publique sur le G.M.T. avec un référendum à la clé, le même jour dans les 28 pays. Sur bien d'autres sujets la gouvernance de l'Union est mal engagée...Elle aurait besoin d'une totale reprise en mains par les représentants des forces vives des nations afin de renverser les orientations mais, pour l'instant, l' Union reste soumise à la finance mondiale et tant que le rapport de force en son sein restera en faveur des conservateurs et ultra libéraux, il y a gros à parier que nos indicateurs resteront au rouge.

Le Front National


Le Front National n'est pas apparu en 1973 par l'intercession de Jeanne d'Arc auprès du Saint Esprit. Il est de la même veine que la droite cléricale et réactionnaire qui déjà combattait la première République en Vendée, celle aussi qui s'opposait durement au Front Populaire en 1936 et qui, peu après, apportait son soutien à Pétain, Laval, à la milice française criminelle et autres collabos du régime de Hitler. Celle qui après 1945 a nié l'existence des chambres à gaz où furent exterminés tant de juifs. Qu'on appelle çà extrême droite ou droite radicale, c'est la droite qui, bientôt, pour se renforcer et tenter de trouver une respectabilité devra fusionner avec un bon tiers de l'U.M.P. de même facture. On tachera alors de faire oublier d'où l' on vient, de faire oublier " les chambres à gaz, détail de l'histoire ", " Durafour crématoire " etc...Et que dire de la participation de madame Marine Le Pen au bal des néo-nazis dans la capitale autrichienne et ses relations étroites avec les groupes d'extrême droite aux Pays Bas ? Aujourd'hui, les médias, sans honte, s'évertuent à faire du F.N. un parti " comme les autres "....Avouez que c'est une démocratie peu banale de voir une fille succéder à son père à la tête d'un parti. Passons, mais c'est plus inquiétant quand la dame déclare devant ses candidats aux municipales: " Faire des municipales un triomphe. Plus nous aurons d'élus, plus le système sera tétanisé, paralysé "
  Voilà donc la stratégie du F.N.: entraver le fonctionnement du pays! Belle feuille de route pour les futures élus municipaux!
Aujourd'hui, au F.N. pour tenter d'être respectables, on ne vocifère plus, on ne vitupère plus les juifs, les francs maçons, les arabes, les noirs et les rom, on ne parle plus que d'immigration, terme qui englobe beaucoup de monde mais ça fait moins raciste et ça passe mieux.
En dehors de l'immigration, le F.N. aurait un programme : sortir de l'euro et remettre les frontières. C'est un peu court mais suffisant pour imaginer ce que deviendrait notre France dans son superbe isolement, hors d'un monde en évolution permanente. Si cette idéologie haineuse et ce programme délirant arrivaient, à force de démagogie, à séduire une partie de la France laborieuse - celle qui n'a jamais rien compris à la politique- et permettaient au F.N. et à sa Dame de jouer un rôle dans la sphère publique, ils n'attendraient pas d'avoir la majorité pour se saisir du pouvoir. Bien avant, nous verrions leurs milices armées dans nos rues. Après, je pense que les vrais républicains commenceraient à réagir face à ce qui serait un danger pour la République et une honte pour la France.

Quel pouvoir politique ?


Avant d'envisager une dernière solution pour sortir la France de l'ornière, voyons d'abord qui a véritablement le pouvoir en France ?
En théorie, le peuple.
En réalité, le capital et le Président de la République.
  Le capital, depuis toujours.
Le Président depuis la Constitution de 1958 et le référendum de 1962 suivi par l'élection du général de Gaulle en 1965
Puisqu'on n'a jamais pu éradiquer le capitalisme en tant que système d'appropriation et d'accumulation privé des richesses communes au moyen d'une révolution par les urnes, le président reste donc, apparemment, pour l'instant, le seul recours pour supprimer les effets pervers du système. En effet, la Constitution de 58 et l'élection du président au suffrage universel direct se combinent pour donner au Président la primauté du pouvoir sur l'exécutif, le législatif et même sur le judiciaire (sic)
Voici seulement quelques exemples des super pouvoirs du Président:
Nommer et démettre le premier ministre
Dissolution de l'Assemblée Nationale
Droit de grâce individuelle ou collective
Application de l' art.16 ( pouvoirs exceptionnels )
Arme nucléaire et envoi de troupes en urgence sur toute région du globe.
Fort de la soumission de sa majorité, dispense à sa guise l'argent de l' Etat.

Puisque les présidents sont si puissants, élisons donc un président de gauche adversaire du système ! Ca servirait à quoi? A pas grand chose. En effet, il faudrait espérer que le nouvel élu serait assez naïf ou audacieux - pour redonner un sens à la démocratie - de ne pas utiliser ses avantages exorbitants que lui donne la Constitution qu'il a la charge d'appliquer? Ne rêvons pas: un président de gauche ne fera pas les réformes fondamentales qui mettraient en cause ses propres pouvoirs. Un président de droite ou du centre encore moins. La preuve, en 56 ans de V° République, nous avons changé sept fois de président-chef...et voilà où nous en sommes! Pourtant, il faudra bien sortir la France de l'ornière. Comment?

  Vers la VI° République....


1° Hypothèse

On ajoute à la Constitution de 58 un nouvel article donnant la possibilité d'un recours au référendum révocatoire à utiliser dans le cas où un président dépasserait ses prérogatives constitutionnelles ou réglementaires. On replongerait alors le pays dans une campagne électorale prématurée en invitant les Français à repenser leur précédant vote présidentiel avec le risque de voir cette consultation dégénérer et prendre, au cours de la campagne une tournure plébiscitaire du genre " moi ou le déluge " En cas d'échec du référendum révocatoire, le Président reste en place. Comment l'empêcherait-on, alors, fort du soutien renouvelé d'une majorité de Français de virer au pouvoir personnel? En cas de victoire du révocatoire, le Président est démis. Il s'en va mais les super pouvoirs restent.... pour le président suivant!

  2° hypothèse

On a vu que le référendum révocatoire n'était pas la solution idéale, alors, puisque le président tient ses pouvoirs excessifs de la Constitution, ne nous contentons pas de la modifier. Elaborons une nouvelle Constitution

     La Constitution de 1958        


           Elle est, avec l'élection du président au suffrage direct la base de la V° République. Cette élection est comparable à une grande épreuve hippique où chaque citoyen mise sur son favori sans le connaitre vraiment. Quand la course est jouée, le vainqueur reçoit, avec le bouquet, une série d'articles de la Constitution de 58 lui garantissant la primauté du pouvoir pour accomplir son dessein Le peuple s'étant prononcé, il restera coi pendant cinq ans, jusqu'à la prochaine épreuve hippique nationale... La Constitution de 1958 avait été approuvée par référendum mais élaborée auparavant par un quarteron de gaullistes. La nouvelle sera, elle, démocratiquement élaborée par une Assemblée Constituante spécialement élue à cet effet. Le Président perdra ses super pouvoirs et son élection au suffrage universel direct ne s'imposera plus puisque l'idée-même de guide suprême ne sera plus d'actualité. Il va de soi que le projet de Constitution sera soumis à référendum pour adoption par le peuple français.

La Nouvelle Constitution


Depuis 1958, beaucoup de choses ont changé dans la vie des gens. Les nouvelles technologies, notamment l'informatique et internet ont ouvert l'esprit des citoyens. Aujourd'hui, le " chef qui décide de tout, et responsable de rien " a fait son temps et beaucoup d'exigences nouvelles devraient être incorporées dans la Constitution. A ce sujet, voici quelques pistes que l'Assemblée Constituante pourrait explorer :

1 - Election par l'Assemblée Nationale d'un Président de la République - chef du Gouvernement.
Au 1° tour, sont candidats les députés ayant obtenu 50 ( ou 100 ) signatures de leurs collègues. Si aucun d'eux n'obtient la majorité absolue, seuls les deux premiers participent au second tour qui, in fine, décidera du vainqueur. Le Président élu, forme son Gouvernement et nomme un ou deux ministres d'Etat. Le poste de premier ministre - fusible étant supprimé.
   Si les députés votent une motion de censure contre le gouvernement, le Président apporte les corrections souhaitées.
  Si une 2° motion de censure est votée, une procédure est enclenchée :
  Le gouvernement saute
  Le président saute
  L'Assemblée Nationale saute
Une nouvelle Assemblée Nationale est élue à la proportionnelle qui à son tour, élit le président-chef du gouvernement.
  Devant une telle proposition, j'entends déjà les hauts cris poussés par la droite : " C'est un retour à la IV° République, la zizanie entre les partis et l'instabilité gouvernementale " et de rappeler l'élection de René Coty au 13° tour de scrutin. Sous la IV° République, l'instabilité gouvernementale était crée par les communistes et les gaullistes dont les votes se rejoignaient pour faire sauter les gouvernements. Avec cette nouvelle Constitution, il n'y aurait aucune comparaison possible. le rôle du Président ne sera pas d'inaugurer les chrysanthèmes, c'est lui qui dirigera, concrètement, au grand jour, les affaires intérieures et extérieures et qui en rendra compte à l'Assemblée Nationale. Lui seul et sans fusible. Pour renverser le gouvernement, les députés devront faire le deuil de leurs sièges, ce qui n'était pas le cas sous la IV°. De toute façon, la décision des députés leur appartient. C'est la démocratie. Une vraie difficulté, c'est de faire admettre au peuple que la Constitution encore en vigueur les a bernés depuis 1958 en leur faisant croire qu'elle leur donnait plus de pouvoir. En fait elle leur a enlevé beaucoup plus de pouvoir qu'elle ne leur a donné de droit.

2 - Une deuxième piste concerne la laïcité :
Ajouter Laïcité à la devise de la République
Instituer la Fête Nationale de la Laïcité avec un jour férié chômé
Le Président de la République se fait représenter aux invitations aux fêtes et cérémonies à caractère religieux par son ministre de l'intérieur pour éviter toute confusion ou amalgame et bien marquer le caractère laïc de la République Réintégrer l'Alsace Moselle dans la République Une et Indivisible. Refus des aumôneries dans les bâtiments d'enseignement publique

3 - Une troisième piste concerne les élections: L' Assemblée Nationale est élue à la proportionnelle intégrale. 577 députés, c'est trop.

4 - Dans toutes les élections, le bulletin blanc est compté dans les exprimés

5 - D'autres pistes en vrac:
Nationalisation des énergies électrique et nucléaire. Les services de l'eau pris en régie directe par les collectivités locales Les cotisations aux Mutuelles de Santé déduites des impôts sous la forme d'une somme forfaitaire dédiée. Les verres de lunettes, les prothèses dentaires et auditives à considérer comme accessoires de vie indispensables, à rembourser par la sécurité sociale de manière substantielle. Prix unique du litre de carburant sur toute l'étendue du territoire Les premiers mètres cubes d'eau gratuits pour tous Les premiers kilowatts d'électricité gratuits pour tous Salaire étudiant au niveau du S.M.I.G. accompagné de facilités pour le logement Doublement du nombre de tranches de l'I.R.P.P. Un local d'accueil pour S.D.F. dans chaque commune en période hivernale Mettre un terme aux paradis fiscaux, aux parachutes dorés, à la retraite chapeau La Constitution ayant pour objet de définir le cadre de l'exercice du pouvoir, il va de soi que les propositions ci - dessus,  et beaucoup d'autres - afin de garantir aux habitants de ce pays un quotidien plus conforme aux exigences de la vie moderne n'ont pas toutes vocation à entrer dans la Constitution. Elles pourraient faire l'objet d' une annexe que l'on appellerait, par exemple:" L'Observatoire des Droits du Peuple " L'Assemblée Constituante en définirait le statut et les règles de fonctionnement. Il en serait de même pour diverses Institutions pour lesquelles elle jugerait de leur utilité et proposerait soit le maintien tel quel, soit la baisse de leurs effectifs soit la suppression pure et simple. Pourraient être concernés: le Sénat, le Conseil Constitutionnel, le Conseil d' Etat, le Conseil Economique et Social, la Cour des Comptes etc.....avec, s'il y a lieu, leurs répliques régionales.