vendredi 26 décembre 2008

La Démocratie à la française au XXI°siècle

Depuis 1965, à l'initiative du général de Gaulle, entérinée par référendum national pour une plus grande stabilité gouvernementale, le Président de la République est lui aussi élu au suffrage universel direct, comme le sont les députés. Quand le Président et la majorité de l'Assemblée Nationale sont de couleur politique différente, il s'en suit, au sommet de l'Etat, une certaine dichotomie qui, à l'extérieur, nuit au prestige de la France. A l'intérieur, c'est un frein à l'action du
gouvernement et la confusion des genres maintient la France dans un état de crise larvée pouvant, à tout moment, dégénérer en crise politique majeure. On appelle cela la cohabitation.
Pour éviter cette situation conflictuelle, on fixe les élections législatives dans la foulée de l'élection présidentielle, pour s'assurer qu'ainsi, les électeurs voteront pour des candidats de même couleur que le Président nouvellement élu. C'est faire peu de cas des électeurs libres de leur ,choix et de leur liberté d'en changer. Cette méthode a marché en 2002 et en 2007, mais, imaginons un Président et une A.N. nouvellement élus: hypothèse d'école, le Président meurt ou démissionne, ( il n'y a pas en France de vice-président pour terminer le mandat) on doit donc organiser une présidentielle. Le nouvel élu aura-t-il la même couleur que Pdt et A.N. précedem-
ment élus ? Si non aura-t-on une cohabitation - négation du système gaullien-? Ou alors va-t-il dissoudre l'A.N. pour que la nouvelle ait sa couleur à lui ? Dans ce dernier cas, ce n'est guêre plus satisfaisant car on ne peut que déplorer que cette pseudo-démocratie donne à ce Président le pouvoir de renvoyer dans leur foyer 577 députés pourtant tout fraichement élus au suffrage universel direct.Cette supériorité donnée au Président de la République sur une A.N.-croupion illustre bien l'esprit élitiste de notre Constitution gaullienne de 1958 : un Président peut dissoudre l'A.N. quand il le souhaite mais lui n'est révocable par personne.On est là, plus près d'une monarchie que d'une république démocratique. Comme la Constitution ne le prévoit pas, l'hypothétique destitution du Président-qui ne saurait être légitime que par le peuple qui l'a élu -n'a donc aucune chance d'être engagée autrement que par un plébiscite.
Outre le droit de dissolution, d'autres prérogatives exorbitantes, constitutionnelles ou pas, suscitent mon opposition à ce mode d'élection du Président:
_Remplacement du premier ministre
_En tant que chef des armées, dispose seul de l'utilisation de la force de frappe nucléaire et de l'envoi de troupes dans diverses régions du globe
_Lancement ou refus d'un référendum national
_Droit de grâce ou d'amnistie, individuelle ou collective par dessus le pouvoir judiciaire
_Nomination du directeur des chaines de télévision publiques. Quand on connait l'impact des images et commentaires télévisuels et l'influence de certains débats pendant et avant les campagnes électorales on peut s'inquiéter pour les élections à venir....

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